Le Vignoble

Le vignoble de monbazillac s'étend sur 3000 hectares répartis sur cinq communes limitrophes qui sont les seules autorisées à commercialiser leur vin sous cette appellation. 

Il s'agit tout d'abord de la commune de Monbazillac, sont le vignoble est le plus étendu, puis de Saint-Laurent-des-Vignes, Pomport, Rouffignac-de-Sigoulès et Colombier.

La vigne est présente sur l'ensemble de ce terroir depuis les Moyen Âge autour des abbayes et sur les domaines des seigneurs de la noblesse et de la riche bourgeoisie. 

Mais ce n'est qu'après la crise du phylloxéra, à la fin du XIXe siècle, qui détruit la presque totalité du vignoble français, qu'elle devient ici une monoculture.

La qualité des sols et les conditions climatiques particulières à la région, sa forte tradition vigneronne, ses réseaux commerciaux très anciens et la réputation d'excellence du monbazillac : voilà les raisons qui ont permis à ce vignoble de se reconstituer alors qu'il a disparu dans les régions du Périgord moins favorables à la culture de la vigne. 

Le Monbazillac est un vin composé du mariage de trois cépages : le sémillon, le sauvignon et la muscadelle.

Dès le XVIIe siècle, les vignerons les ont sélectionnés pour leur résistance et leur adaptation à des sols très variés, pour leurs qualités aromatiques, notamment la muscadelle, naturellement riche en sucre et très parfumée, et pour leur sensibilité au botrytis indispensable au développement de la pourriture noble. 

Les origines

La vigne, cultivée en Gaule dès les VIe siècle av. J.-C. par les fondateurs de la colonie grecque de Marseille, s'est répandue lors de la conquête romaine. Remontant le cours de la Dordogne et de l'Isle, elle gagne le territoire des Pétrucores - le Périgord - jusqu'aux franges du Limousin. 

Du haut Moyen Âge, bouleversé par les incursions barbares et la chute de l'empire romain, on ne sait presque rien. Mais dès la renaissance carolingienne du IXe siècle, les textes mentionnent la présence de la vigne dans le Bergeracois. 

Au XIe siècle, l'abbaye de Saint-Martin de Bergerac perçoit des redevances sous forme de barriques de vin et dès le XIIIe siècle de puissants seigneurs, ecclésiastiques tels l’archevêque de Bordeaux et les moines Hospitaliers de Saint-Nexant, ou laïcs, tels le vicomte de Turenne, le comte de Périgord et leurs principaux vassaux, concentrent déjà dans leurs mains la majorité des domaines. Cependant les céréales et les cultures vivrières occupent encore la majorité des surfaces. 

A la fin du XIXe siècle, un puceron venu d'Amérique, le phylloxéra, qui s'attaque aux racines de la vigne, dévaste tout le vignoble français. Le remède consistant à noyer le parasite ne peut être utilisé sur les coteaux pentus de Monbazillac. 

C'est alors qu'un pépiniériste bergeracois, Georges Pardoux, incite les viticulteurs à greffer leurs cépages sur des plants américains résistants au phylloxéra (Vitis Rupestris et Vitis Riparia). Le vignoble renaît et règne en maître, dès la fin des années 1920, sur les côtes de Monbazillac.

La vigne

Liane de la famille des ampélidacées, la vigne, jusqu'au XIXe siècle, à l'état sauvage ou cultivé, n'est représentée en Europe que par une seule espèce, la vitis vinifera.

La domestication s'est faite par le prélèvement de boutures sur les plants sauvages et par la sélection progressive des types les plus résistants et les plus productifs.

Présente dès le Moyen Âge dans des régions très septentrionales produisant des vins acides et peu sucrés, elle se répand dans les chaudes régions méridionales où le grain, mûri à point et chargé de sucre, donne des vins plus lourds et plus généreux en arômes et en alcool. 

La vigne est une plante rustique qui se plaît dans tous les types de terrain. Et c'est l'homme qui, tout d'abord empiriquement puis à l'aide de données scientifiques, a su tirer parti de terroirs complexes et divers en combinant les données du sous-sol et du relief, avec celles du climat et de l'orientation des parcelles, en sélectionnant des cépages adaptés au milieu naturel et au goût des habitants et en établissant un savant dosage entre maintien des traditions et innovations. 

Les cépages

Vitis vinifera comprend plus de six mille variétés ou cépages dont plusieurs centaines ont été sélectionnés depuis des siècles pour la production soit de raisins de table ou de raisins secs, soit de vin ou d'alcool. 

Le sauvignon, le sémillon et la muscadelle, qui composent le monbazillac, sont des cépages sélectionnés depuis plusieurs siècles. 

Le sauvignon, surtout utilisé pour la production de vin blanc sec, donne au monbazillac un goût très fin et très aromatisé et une belle couleur, et il lui apporte une touche de fraîcheur et de la vigueur. 

Le sémillon, bien adapté aux sols calcaires et aux graves argileuses est très sensible à la pourriture noble. Il donne au monbazillac une robe dorée et limpide, une belle ampleur en bouche et un moelleux inégalable.

La muscadelle, très riche en sucre, y ajoute un parfum de miel caractéristique. 

Ces trois cépages sont présents dans des proportions qui peuvent différer selon les vignerons et le type de monbazillac que chacun recherche. Mais, en moyenne, le sauvignon et la muscadelle entrent à 10% chacun dans la composition du monbazillac et le sémillon à 80%.

Quelques chiffres

En 2008, pour une surface de 2000 hectares et une production de 48 279 hectolitres, la moyenne de production du vignoble de l’appellation Monbazillac a été de 24 hectolitres à l'hectare. 

Une moyenne qui vaut pour les dix années précédentes à l'exception de 2005 et 2007 dont le rendement a atteint 26 hectolitres à l'hectare et 2006 où il s'est établi à 22 hectolitres à l'hectare.