La Main de l'Homme

Depuis l'Antiquité le vin est une boisson sacrée.

C'était un cadeau du ciel pour les Grecs et les Romains qui pensaient que l'ivresse leur permettait d'entrer en contact avec leurs dieux ; et pour les chrétiens, il symbolise le sang du Christ.

Mais ce qui est certain c'est que le vin est avant tout le fruit du travail de l'homme.

La vigne exige des soins constants en toutes saisons, et certains gestes du vigneron n'ont guère changé depuis le Moyen Âge. 

Après les vendanges, vient le temps de la vinification.

On dit aussi "l'élevage" du vin, ce qui montre bien ce qu'il doit aux savoir-faire traditionnel mais aussi aux connaissances scientifiques des vignerons. 

Et puis, quand le vin est tiré, il faut le boire et plus encore le faire boire, donc le vendre !

Depuis le Moyen Âge, le Monbazillac a le pied marin.

Les Anglais l'ont découvert lorsqu'ils occupaient l'Aquitaine et, plus tard, les Hollandais ont adoré cette liqueur jamais assez sucrée à leur goût.

Il existe encore quelques crus dits de "marque hollandaise", mais pour répondre à une clientèle nationale et internationale très diverse, on peut dire qu'il y a aujourd'hui autant de Monbazillacs que de vignerons. A chacun de trouver le sien ! 

Le calendrier du vigneron

Le vigneron travaille toute l'année sa vigne. Son activité au vignoble est rythmée par les saisons et l'évolution de la vigne. Les travaux d'une campagne viticole varient souvent d'une région à une autre selon les anciens et nouveaux itinéraires techniques utilisés ; mais, dans tous les cas, ils débutent bien avant l'éveil de la végétation au printemps.

La vigne exige une attention et un soin quasi quotidien.

 

Janvier, c'est le moment de tailler la vigne. Une tradition voulait qu'elle débute à la Saint-Vincent soit le 22 janvier. Aujourd'hui, suivant l'importance de l'exploitation, la taille peut commencer dès les feuilles tombées, et s'étaler de novembre à mars. 

 

Février, la taille se poursuit avec parfois des interruptions pour effectuer d'autres travaux à la vigne et au chai.

 

Mars, c'est la fin des travaux de taille et c'est l'occasion d'un grand nettoyage de printemps : les bois de taille sont brûlés ou broyés et le sol doit être propre (premier labour).

Très souvent, le viticulteur effectue à cette période l'entretien du palissage. Ce dernier est essentiel pour assurer le bon maintien du couvert végétal. Les piquets et les fils défectueux sont remplacés, les autres fils  sont retendus. 

 

Avril, l'éveil de la végétation marque le début d'un nouveau cycle de la vigne. Les risques de gelées de printemps dites gelées blanches apparaissent avec le débourrement. Ce risque est à craindre jusqu'au début du mois de mai et laisse le viticulteur totalement désarmé.

 

Mai, second labour, les mauvaises herbes sont détruites. Les premiers traitements commencent afin de protéger les jeunes rameaux contre les maladies telles que le mildiou ou l'odium et contre les ravageurs. 

 

 Juin, c'est la floraison, période très sensible aux maladies. Le viticulteur poursuit les traitements et procède au relevage des pousses sur le palissage. Il effectue également un premier écimage ou rognage des rameaux trop longs.

 

Juillet - Août, les opérations de relevageécimagetraitements et lutte contre les mauvaises herbes sont répétées plusieurs fois au cours de l'été afin de maîtriser la protection du vignoble mais aussi la bonne croissance du feuillage et l'entretien du sol.

 

Août - Septembre, la croissance des organes végétatifs s'arrête. Le viticulteur effectue parfois des vendanges vertes ou éclaircissage s'il estime que certaines parcelles ont une surcharge de raisins. 

 

Septembre - Octobre, enfin, les vendanges achèvent les travaux de la campagne viticole. A ce stade, le viticulteur est surtout préoccupé par le bon choix de ses dates de vendange : trop tôt, la maturation n'est pas suffisante, trop tard, le risque de mauvaises conditions climatiques s'accroît. 

 

Novembre, après les vendanges, la vigne prend une jolie couleur automnale avant de perdre ses feuilles et d'entrer dans sa phase de repos.

Le viticulteur profite souvent de cette époque pour effectuer des apports au sol et préparer les vignes à l'hiver en buttant notamment les ceps afin de les protéger contre le gel. Il réalise également "la taille à mort" des souches qu'il souhaite arracher.

 

Décembre, le viticulteur recommence la taille : c'est le début d'une nouvelle campagne viticole. 

Les vendanges

Dans le vignoble de l'appellation Monbazillac, les vendanges débutent en général à la mi-octobre pour se terminer à la mi-novembre.

Cependant les données annuelles du climat modifient parfois cette date de plusieurs semaines.

 

Lorsque l'automne est très pluvieux, le vigneron peut être tenté de vendanger plus tôt afin d'éviter l'apparition de la pourriture grise, mais il court le risque que sa récolte n'ait pas atteint le degré optimum de maturité, celui de "rôti"

De nouvelles techniques scientifiques l'aident à déterminer la date du début des vendanges. La décision prise, les vendangeurs, recrutés pour une période de plus d'un mois, entrent dans les vignes. 

 

Vendanger à Monbazillac ne consiste pas à couper systématiquement les grappes rang par rang. 

Le vendangeur est lui aussi un professionnel, souvent originaire de la région, qui a appris à juger au premier coup d’œil de la parfaite maturité d'une grappe botrytisée ou de certaines grains de cette grappe. 

Seuls ces derniers sont détachés. Lorsque l'automne n'a pas été suffisamment ensoleillé, cette exigence d'excellence impose jusqu'à trois ou quatre passages ou tries successives. Après plusieurs semaines de vendanges, le dernier grain cueilli, le vigneron peut entrer dans son chai.